Amnésie illusoire

Mise à jour : 20 mai 2025

Durant les années 1990, la polémique sur les souvenirs retrouvés d’agressions sexuelles infantiles a été l’une des plus virulentes dans les champs de la psychologie et de la psychiatrie. Cette « guerre des souvenirs » opposait deux camps. D’un côté du front, certains cliniciens et thérapeutes pensaient que des événements traumatisants pouvaient être totalement oubliés. Néanmoins, jugeaient-ils, les souvenirs de ces expériences, même de celles qui avaient été vécues pendant les toutes premières années de la vie, n’avaient pas été effacés de la mémoire de leurs patients, et agissaient insidieusement sur leurs comportements et leur santé mentale. Ces souvenirs étaient susceptibles d’être recouvrés au moyen de techniques psychothérapeutiques appropriées, pour supposément aider les personnes à se sentir mieux par la suite.

De l’autre côté du front, des chercheurs émettaient des réserves sur la véracité de certains souvenirs retrouvés, principalement de ceux récupérés au cours de formes particulières de thérapies. Les méthodes utilisées étaient perçues comme suggestives et de nature à provoquer la formation de faux souvenirs (Lynn et al., 2008 ; Otgaar et al., 2022a). D’ailleurs, certains patients ayant découvert ces prétendus souvenirs au cours d’une psychothérapie tendancieuse ont fini par rétracter leurs accusations (Li et al., 2023 ; Otgaar et a., 2025).

Ces scientifiques remettaient également en cause les mécanismes spécifiques censés expliquer les cas d’amnésie traumatique, comme le refoulement et la dissociation, au profit d’interprétations prenant appui sur ce que l’on sait du fonctionnement habituel de la mémoire (pour des revues récentes sur ce sujet, voir de Brigard, à paraître ; Dodier, 2021 ; Lynn et al., 2023 ; Mangiulli et al., 2022 ; Otgaar et al. 2022b ; Otgaar et al., à paraître) .

Depuis, la querelle entre belligérants ne s’est pas vraiment apaisée. Les hostilités entre les deux camps rebondissent régulièrement (Battista et al., 2023 ; Dodier, 2019 ; Otgaar et al., 2019 ; Patihis et al., 2014 ; Shaw & Vredeveldt, 2018). Cependant, pour mieux comprendre ce débat, il est crucial de prendre en compte le contexte dans lequel ces souvenirs sont découverts. Si certaines personnes les retrouvent graduellement au cours d’une thérapie, d’autres s’en souviennent spontanément, de manière abrupte et avec surprise, au détour d’un indice rencontré dans leur environnement qui a réveillé, en quelque sorte, leur mémoire. Ces souvenirs spontanés seraient corroborés par des preuves externes aussi souvent que les souvenirs continus de sévices subis pendant l’enfance, sans période d’oubli, et ce, contrairement aux souvenirs retrouvés en thérapie (Geraerts et al., 2007, voir Encadré 1).

Encadré 1. Les souvenirs retrouvés sont-ils corroborés par les faits ?
Dans un travail publié en 2007, Elke Geraerts et ses collaborateurs ont cherché à savoir dans quelle mesure les souvenirs d’agressions sexuelles infantiles étaient corroborés par des preuves externes (Geraerts et al., 2007). Pour ce faire, l’équipe de chercheurs a diffusé des annonces dans des journaux locaux afin de constituer un échantillon de personnes ayant de tels souvenirs. Parmi les répondants, certains n’avaient jamais oublié ce qu’ils avaient subi. D’autres, après une période d’oubli, s’en étaient souvenus spontanément ou bien graduellement au cours d’une thérapie.

Au cours de l’entretien qui a été mené auprès de ces personnes, l’interviewer a demandé d’indiquer toute preuve pouvant corroborer les allégations. Deux chercheurs indépendants, non informés du type de souvenir de chaque participant, ont ensuite été chargés d’interroger des personnes tierces pouvant fournir des confirmations potentielles des sévices. Les souvenirs d’agression étaient corroborés lorsqu’au moins l’un des critères suivants était rempli : 1) une tierce personne a affirmé avoir été rapidement informée de l’existence de l’agression (dans la semaine ayant suivi les faits) ; 2) une tierce personne a rapporté avoir été elle-même victime du même agresseur ; 3) une personne a reconnu être l’auteur de l’agression.

Des preuves confirmant les agressions ont été observées dans 37 % des cas de souvenirs retrouvés spontanément, et dans 45 % des cas de souvenirs continus sans période d’oubli (la différence n’était pas statistiquement signitificative). Aucune preuve n’a pu être repérée pour corroborer les cas de souvenirs d’agressions retrouvées au cours d’une thérapie.

En outre, la découverte de tels souvenirs a été ressentie avec plus de surprise par les participants les ayant retrouvés fortuitement que par les participants les ayant recouvrés en thérapie, comme si ces derniers avaient été en quelque sorte préparés à les voir émerger.

Les résultats de cette étude suggèrent qu’il est important de distinguer les souvenirs d’agressions sexuelles infantiles retrouvés spontanément de ceux récupérés au cours d’une thérapie. Les premiers ont été corroborés par des preuves externes aussi fréquemment que les souvenirs continus de tels sévices. L’expérience subjective au moment de la découverte des souvenirs est aussi différente.

Sans tirer de conclusions hâtives sur la base d’une seule étude, il est important de noter que les souvenirs retrouvés en thérapie ne sont pas systématiquement faux. Les critères de corroboration n’étaient peut-être pas suffisants pour étayer certaines allégations. Cependant, leur véracité pourrait être plus souvent sujette à caution, en particulier lorsque des techniques thérapeutiques suggestives sont utilisées.

En étudiant plusieurs cas de souvenirs retrouvés spontanément, le psychologue américain Jonathan Schooler et ses collègues ont fait une découverte inattendue (Schooler, Ambadar, & Bendicksen, 1997 ; Schooler, Bendicksen, & Ambadar, 1997). Pendant la période d’amnésie supposée, deux des personnes interrogées s’étaient pourtant bien confiées à un proche à propos des agressions qu’elles avaient subies. Autrement dit, ces victimes avaient complètement oublié qu’elles s’étaient déjà souvenues des faits dans le passé : c’est le phénomène d’oubli d’une récupération antérieure (forgot-it-all-along effect en anglais). Voici un exemple de l’un des deux cas décrits :

TW, une femme de 51 ans qui s’est souvenue, à l’âge de 34 ans, d’avoir subi des attouchements d’un ami de la famille alors qu’elle était en vacances en Jamaïque à l’âge de 9 ans. […] TW a découvert qu’elle avait été victime d’attouchements à l’âge de 9 ans après avoir été invitée à assister à une conférence sur les agressions sexuelles. TW a décrit sa réaction à cette découverte comme suit : « Lorsque je m’en suis souvenue pour la première fois, j’ai été surprise. J’ai été complètement déconcertée. Puis j’ai… je ne me souviens même pas d’avoir parlé… J’étais complètement dépassée. » […] TW pense également qu’elle n’avait aucune connaissance de l’existence du souvenir avant sa découverte. Comme elle le dit, « l’état de ma mémoire à cette époque était nul… inexistant ». […] TW a également parlé de son expérience avec son ancien mari avant son expérience de découverte du souvenir. Dans un entretien séparé, le mari de TW a déclaré qu’elle avait mentionné l’incident de l’agression à plusieurs reprises au cours de leur mariage (qui s’est terminé avant la découverte [du souvenir]).

Schooler, Ambadar & Bendicksen (1997, p. 381 ; 382 ; 382, traduction personnelle).

Comment un tel phénomène est-il possible ? Schooler et ses collaborateurs ont émis l’hypothèse selon laquelle, au moment où des personnes font l’expérience d’un souvenir retrouvé, le rappel de celui-ci peut parfois s’effectuer d’une façon différente de celle qui a permis le souvenir précédent (Schooler, 2001). Par conséquent, « se rappeler un événement d’une manière X peut entraîner l’oubli de son souvenir antérieur réalisé d’une manière Y » (Arnold & Lindsay, 2002, p. 521).

Les psychologues américains Michelle Arnold et Stephen Lindsay (2002, 2005) ont mis au point un élégant paradigme expérimental pour tester cette idée en laboratoire. De manière simplifiée, la procédure consiste à demander tout d’abord aux participants à l’expérience d’étudier des mots homographes. Par exemple, le terme anglais Palm peut signifier à la fois une partie de la main (la paume) et un arbre (le palmier). Dans la liste d’étude, chaque mot homographe est associé à un indice, par exemple, hand-palm (main-paume) qui permet de désambiguïser son sens. Lors d’un premier test de la mémoire, les sujets doivent se souvenir d’un sous-ensemble des mots homographes mémorisés et présentés avec le même indice que celui de la liste d’étude (hand-p_ _ m) ou bien avec un autre indice qui renvoie à la seconde signification de l’homographe (tree-p_ _ m).

Dans le second test, la mémoire de tous les mots étudiés est évaluée, mais seulement à l’aide des indices présentés durant l’étude (voir le tableau ci-dessous pour un résumé de la procédure). Pour chaque mot rappelé, les sujets doivent en plus indiquer s’ils s’en sont souvenus dans le test de mémoire précédent. Le résultat principal est le suivant : les participants oublient plus facilement de s’être souvenus précédemment d’un mot lorsque celui-ci a été indicé de manière différente au cours des deux tests (voir Janssen et al. [2022] pour une étude de réplication et d’extension à des contextes émotionnels des données d’Arnold et Lindsay [2002])

Étude Test 1Test 2Oubli d’une récupération antérieure
Indice X
hand-palm
Indice X
hand-p_ _m
Indice X
hand-p_ _m
Faible
Indice X
hand-palm
Indice Y
tree-p_ _m
indice X
hand-p_ _m ?
Élevé
TABLEAU 1. L’EFFET D’OUBLI D’UNE RÉCUPÉRATION ANTÉRIEURE (D’APRÈS ARNOLD & LINDSAY, 2002)

Dans un article à publié dans Topics In Cognitive Science, les chercheurs en psychologie Kristine Anthony et Steve Janssen, de l’Université de Nottingham, en Malaisie, font le point sur ce que l’on sait aujourd’hui à propos de ce phénomène (Anthony & Janssen, 2024). En voici les éléments essentiels.

À l’aide de la méthode d’indiçage ou d’autres moyens d’exploration, les auteurs de l’article nous apprennent que l’effet d’oubli d’une récupération antérieure a été observé dans des recherches expérimentales lorsque, outre des mots, la mémoire de phrases, d’images ou d’expériences autobiographiques a été testée. Si l’effet se manifeste bien chez les jeunes adultes, les personnes âgées y seraient encore plus sensibles. Par ailleurs, le phénomène est exacerbé quand l’intervalle de temps séparant le premier test du second test de mémoire s’allonge.

Les deux chercheurs soulignent que les résultats de ces études pourraient être difficilement généralisables. En effet, les stimuli utilisés ne sont généralement pas associés à des émotions fortes et manquent souvent de pertinence personnelle. Cependant, lorsque ces deux facteurs sont pris en compte, l’effet d’oubli d’une récupération antérieure ne semble pas en être affecté. Autrement dit, il n’est ni exagéré ni affaibli. Néanmoins, le niveau d’émotion associé aux stimuli présentés dans ces travaux en laboratoire est probablement moins intense que celui accompagnant certains souvenirs autobiographiques de la vie réelle, en particulier ceux d’agressions sexuelles.

Selon les auteurs de la revue, plusieurs mécanismes cognitifs, non mutuellement exclusifs, peuvent être invoqués pour comprendre le phénomène d’oubli d’une récupération antérieure. Le premier de ces mécanismes repose sur notre capacité à identifier les circonstances dans lesquelles nos souvenirs ont été acquis et encodés. Cette surveillance sur la source des souvenirs (Johnson et al., 1993) est d’autant plus facile à opérer que les souvenirs sont riches en détails perceptifs et en informations contextuelles. Jonathan Schooler et ses collègues ont observé que les personnes qui s’étaient confiées à leur proche pendant la période d’amnésie supposée, l’avait fait sans manifester d’émotion particulière. L’encodage de ces remémorations n’aurait peut-être pas été suffisamment riche pour leur permettre d’identifier par la suite la source de ces récupérations antérieures, favorisant ainsi leur oubli. De plus, les personnes âgées éprouvent des difficultés à exercer la surveillance sur la source de leurs souvenirs et à construire une mémoire des informations contextuelles. Ceci expliquerait pourquoi l’oubli d’une récupération antérieure est plus intense chez les séniors que chez les adultes plus jeunes.

Le second mécanisme repose sur le fameux principe d’encodage spécifique (Tulving & Thompson, 1973). Celui-ci suggère une dépendance entre le contexte d’encodage et le contexte de récupération des souvenirs. Ainsi, pendant la phase de test de la mémoire, la réintroduction d’un indice contextuel présent au moment de l’encodage d’une information facilite sa récupération. L’oubli d’une récupération antérieure s’expliquerait alors par un changement entre le contexte des remémorations précédentes et celui de la récupération présente. Des travaux montrent effectivement que l’effet se réduit quand on rappelle aux participants les circonstances d’encodage des récupérations faites dans le passé.

La troisième classe de mécanismes cognitifs évoquée nous conduit parfois à commettre des erreurs dans la datation de nos souvenirs. Ainsi, une forme de l’effet télescopique pourrait amener des personnes à juger que des récupérations récentes d’un souvenir sont plus éloignées dans le temps qu’en réalité. D’ailleurs, pour dater des souvenirs, nous aurions tendance à utiliser la stratégie suivante : les expériences vécues sont jugées plus récentes si leurs souvenirs contiennent de nombreux détails ; s’ils en contiennent peu, elles sont jugées être plus éloignées dans le passé, car nous avons pu oublier des détails avec le temps. Cette heuristique temporelle fonctionne bien dans la plupart des cas, mais elle génère des erreurs de datation à l’occasion. Par exemple, si une expérience récente a été encodée en mémoire de manière appauvrie, elle court le risque d’être évaluée comme ayant eu lieu dans un passé plus lointain qu’en réalité, car son souvenir manque de détails. Nous l’avons vu, cela peut-être le cas lors d’une récupération antérieure d’un souvenir d’agression sexuelle pendant la période d’amnésie supposée.

Quelles sont les implications de ces travaux ? L’oubli d’une récupération antérieure suggère que les individus pourraient ne pas se souvenir de s’être déjà souvenus de faits personnels. Ce phénomène créerait alors l’illusion que ce sont ces faits eux-mêmes qui font l’objet d’une amnésie. Malgré les limites des recherches entreprises jusqu’ici, les auteurs de la revue bibliographique estiment que ce type d’oubli est suffisamment « robuste » pour en informer magistrats, jurés et le grand public.

Références citées

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